vendredi 29 août 2008

Délivrez-moi.

Maman avait la fâcheuse tendance à me faire parvenir des courriers dactylographiés.
Comme une femme amoureuse et déçue, je recevais ses lettres typées.

Je ne voyais en elle, que le refus de lire. Il me semble que le visage de maman était revêtu d'un masque - qu'il me parlait d'une voix étrangère et sans timbre...

© .ds.

jeudi 28 août 2008

Ron MUECK

Exitus

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Figura

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Albert Dubout (1905-1976).

Albert Dubout (1905-1976), dessinateur hors normes, a marqué plusieurs générations par ses dessins humoristiques : ses foules, ses chats, sa « grosse bonne-femme et son petit bonhomme »… Édité par la famille de l'artiste pour le centenaire de sa naissance, ce site officiel est un hommage à son œuvre de dessinateur, d'illustrateur (Cervantès, Molière, Pagnol…), d'affichiste (pour le cinéma et la publicité) et à son travail méconnu de peintre.

Durant sa vie, Albert Dubout (Marseille 1905-Mézy-sur-Seine, 1976) a illustré plus de 80 ouvrages dont le dernier a paru après sa mort. Il a publié 27 albums et crée 80 affiches de cinéma et de publicité. Par ailleurs, il a réalisé 70 peintures à huile dont les fameuses Corridas avec leurs ombres et lumières ainsi que les Toreros. Avec Magritte et Steinberg, il est certainement l’un des artistes les plus influents de toute une génération de dessinateurs et illustrateurs. Passionné de mise en scène et d’ « auto gags » photographiques, il semble vaciller entre les photos de plateaux de scènes de films de Chaplin et les féeries de Jérôme Bosch. Dubout, un vrai bourreau de travail, qui avec Daumier, est un des plus beaux fleurons de la satire française…

Dubout et Marcel Pagnol, 1952.


Dubout avec un chapeau de paille allumant sa cigarette, 1925.



DESSINS : Couples.
«Ses premiers dessins sont sortis dans l'Écho des étudiants de Montpellier en 1923. […] et on y trouve déjà les personnages [du] petit bonhomme et [de] la grosse femme. Les principaux thèmes et personnages étaient déjà formés. Des personnages pris dans la réalité, entre autres : un couple de gros bourgeois de Montpellier. Elle, était une belle femme, plantureuse et autoritaire, lui, avec son canotier, un petit bonhomme qui suivait Madame.»
Suzanne Ballivet in Éclats de Rire n° 21-22.

La Femme de l'autre, 1949.
Encre de Chine et aquarelle sur papier
30 x 26 cm
Dessin couleurs paru dans Le Rire.

ici


Illustrations :
«Tes couleurs sont aussi belles, aussi originales que ton dessin. Tu es sans aucun doute le plus grand illustrateur de notre temps, et ton trait est incomparable. Une sûreté, une force et une finesse qui font penser aux plus grands asiatiques. Ce ne sont pas des tableaux transposés, ni des aquarelles, ni des dessins. C'est aussi fort que des eaux-fortes, mais plus fin et plus délicat, et tes couleurs, toujours surprenantes, sont un régal pour l'œil. Albert, tu es le Roi.»
Marcel Pagnol, Cagnes 26 mars 1959 - Lettre à Albert Dubout.

Sans titre, 1952.
Encre de Chine
et aquarelle sur papier
32 x 24 cm
Illustration du livre Topaze, p. 169.
ici



Affiches de film :
La notoriété de Dubout affichiste est surtout venue de sa rencontre avec Marcel Pagnol qui dès 1936 a fait appel à lui pour ses Affiches de film. 27 affiches seront le fruit de cette collaboration qui durera près de 20 ans.
En marge de ces affiches mythiques, indissociables de l'histoire du cinéma français, il a réalisé quelques affiches pour des films comiques, oubliés pour la plupart, en particulier pour "La Rue sans loi" et "Anatole chéri", deux films réalisés à partir de ses personnages.

L'Arche de Noé, 1947.
Film de Henri Jacques R.A.C.
Encre de Chine
et aquarelle,
160 x 240 cm
ici



Peinture : Portraits
En peinture, la tauromachie a vraiment été le sujet de prédilection de Dubout. Toutefois, il a laissé quelques portraits étonnants, revisitant de façon surprenante certains des archétypes qui traversent son œuvre de dessinateur (grosse femme, hommes laids, etc.). Le plus inattendu reste sans aucun doute son ultime et troublant autoportrait daté de 1973 dont la gravité nous révèle un Dubout méconnu.

Jeune femme de profil, 1926.
Huile sur carton
55 x 46 cm
ici


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Et tant...


C'est très long ces siècles ouverts
noyés dans des nuits de sanglots
où le ruisseau ébloui éclabousse
les ténèbres d'écorce
de cire

et de sel

Brisés
à demi-mots
revoir aux premières lueurs
l'âme ouverte

Qui aurait pu la reconnaître
dessinant dans l'air
le temps d'une berceuse

seule

Une danse étonnée froisse les heures
de l'insomnie
aux doigts ténébreux
dans l'ordre des nuits

C'est bien trop long
les pages s'occupent d'une fin
l'indifférent
parfum humide
de tes maux tressés
sur la mémoire du jour

J'ai envie du cri de tes rides

de toi
immortels
restons encore irréels
et
disparaissons

Glacés
par vent
de nos récits
sombrons page par page

Pendus

© .ds.

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mercredi 27 août 2008

Mariage de Béné & Antoîne.


Famille - 12 Juillet 2008
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Plante verte.

Après de multiples difficultés, j'y suis dans l'enfer, l'insoutenable légèreté de l'être, l'instant qui marque à tout jamais, le moment où odeur est toi, où toi tu es odeur, transpiration, crachats, mélange de slurps des curistes, moiteur de la mousson ou ardeur des amours d'été dans l'électricité de l'Amérique du Sud, même dans tout autre endroit. L'important est cette ardeur, odeur, moiteur, chaleur, sueur des uns, des autres. Difficile de pouvoir dire qui est qui devant telle activité.

La vie m'entraîne dans un état de léthargie ou, "plante verte". Parfois, il fait chaud dans mon moi, parfois, il fait froid.

Je n'ai pas de choix, je joue du trombone à coulisse. Pour certains, je suis, pour d'autres je ne suis déjà.

Ne pense pas à eux, égoïste, dis-je, je ne veux rien voir, ni entendre, juste te toucher pour t'emporter avec moi. Laisser aux autres la réalité, la fatalité et la vie...

Ce fut le temps d'un frère, mais, voilà qu'il s'envoit dans la baie des Anges, qu'il n'est pas la complainte du cheval blanc, ni même qu'il avait du courage. Il ira au gré du temps ou du vent.
© .ds.

Schubert - Ave Maria (Opéra)